Patagonie – Il était une fois au bout du monde …

Puerto Natales, 25 décembre à 8h du matin. Une ville fantôme balayée par un vent glacial. On se croirait presque au pays du Père Noël, ça tombe bien, c’est de saison !
Mais quelle idée d’errer dans les rues désertes à une heure si matinale ? Une histoire de tentative de fuite en Argentine. Mais ce sera pour demain, le bus était complet.
La journée va être longue. Nous retournons nous mettre au chaud, il n’y a pas grand chose à faire. Vers midi, nous retentons une sortie, poussés par la faim. Les commerces sont en grande majorité fermés mais nous croisons quelques âmes qui vivent. Mais il y a des êtres vivants ici ? Serait-ce de bonne augure ? Par chance, la même tienda que la veille est ouverte. Parfait, nous aurons de quoi nous préparer un bon repas !


La ville étant devenue un peu plus hospitalière dans l’après-midi, nous louons des vélos et partons découvrir les environs. Quel bonheur de sentir l’air marin ! Nous commençons par explorer le nord, ce qui nous mène au Singular Hotel. Une ancienne usine de conditionnement des moutons (le fameux mouton de Patagonie) qui a fonctionné de 1913 à 1971. Transformé en hôtel de luxe en 2011, il a parfaitement respecté l’architecture d’origine des bâtiments. Une superbe réalisation où l’ancien et le design se marient à la perfection. Et quoi de mieux un 25/12 que d’aller se réchauffer avec un chocolat chaud dans le bar de ce splendide endroit !
Après cette parenthèse fort agréable, nous reprenons nos montures et partons découvrir le bord de mer, côté sud. Une réelle atmosphère de bout de monde. De grandes étendues inhabitées, un horizon voilé et mystérieux, un phare isolé et quelques chevaux paissant, imperturbables. Nous sommes au bord du détroit de Magellan ! Incroyable !!


Une bonne journée qui s’achève par une petite bière au chaud avec un ami qui a traversé l’Argentine. Nous ne resterons pas plus longtemps à Puerto Natales qui n’offre pas beaucoup d’attraits, autre que l’accès à Torres del Paine.

 

Après une incursion en Patagonie argentine, nous terminerons notre séjour dans ces contrées lointaines par un court passage à Punta Arenas. L’idée était d’aller voir des pingouins mais le mauvais temps nous en a empêché. Malchance quand tu  nous tient ! Punta Arenas, aussi située en bord de mer, laisse planer cette même impression de bout du monde. Avec un même climat hostile. Ville fantôme, un peu terne, le temps s’écoule à un autre rythme ici, lentement, très lentement… Après un âge d’or connu au XIXème siècle avec l’élevage et le commerce des ovins, la ville s’est endormie. Une particularité de la ville est la présence d’une grande communauté croate comptant pour un tiers de la population. Les croates qui ont quitté leur pays pour une vie meilleure… Quelle idée !


La Patagonie, terre d’aventures et de légendes, est une région bien hostile. Nous avons adoré ce séjour mais sommes contents d’aller retrouver soleil et chaleur du côté de Santiago !