Uyuni – On a roulé sur la lune

L’idée a germée depuis ma visite du Salar en Août dernier… Le 4×4, c’était cool, mais c’est pas trop mon mode de transport favori… Le problème, c’est que ce coin de pays, il est grand, et hormis le Salar, ça roule pas terrible entre le sable et les pavasses de roches multicolores… On a revu à la baisse les ambitions qui étaient de faire la traversée Uyuni San Pedro de Atacama au Chili en vélo, on se contentera “juste” du Salar! Mais on va pas venir à Uyuni juste pour ça, on n’a pas su résister à l’appel d’un p’tit sommet, j’ai nommé, le Tunupa.

Bye bye sun, see you tomorrow!
Bye bye sun, see you tomorrow!

On arrive vendredi matin vers 1h du mat de Tupiza (paye tes horaires de trains!). Au passage, si on (vous ou moi du futur) se pose la question de la classe à prendre pour le train (il y en a 3, popular, salon et ejecutivo), oubliez la popular si vous êtes claustrophobes… Entassés type wagon à bestiaux, avec des locaux dignes du cliché nord-africain retour-au-bled… on a pas eu froid. Il y a des sacs/cartons/sacs de jute aux contenus non-identifié P.A.R.T.O.U.T…. J’ai même aidé une brave dame à descendre ses 15 sacs à une gare intermédiaire (j’ai eu le temps de les compter) par la fenêtre du train. Au choix: fleurs, fruits, patates, jus de mais fermenté, et j’en passe… Ça ne voyage pas léger dans ce coin de pays. Fin de la parenthèse.

Vendredi, journée logistique. Il nous faut: 2 vélos pour le week-end, un 4×4 pour nous emmener ce soir à l’extrême nord du Salar (Coquesa), un heberg là bas pour 2 nuits, et 2 vélos pour Baptiste et Marlène qui partent pour 2 semaines jusqu’à San Pedro (toujours sans nouvelles à l’heure ou j’écris ces lignes…). A la sauce bolivienne, ça donne un joyeux foutoir, les incompréhensions linguistiques en bonus… Bref, 15h, enfin 16h, vous allez finir par vous y faire, on met les voiles pour Coquesa, avec tout ce qu’il nous faut. Challenge du jour réussi! Après réflexion, c’était p’tet le plus difficile du week-end. On aura droit à un beau coucher de soleil sur le Salar, il a légèrement plu cette aprem, quelques parties inondées rendent encore le spectacle plus magique.

Samedi matin, 7h, le soleil est déjà haut sur Coquesa… Direction la petite colline au nord du village, le Tunupa à la bagatelle de 5432m d’altitude. Il a plu cette nuit encore, les nuages ne sont pas loins, et jouent avec le sommet au dessus de nos têtes. Les couleurs, comme partout dans le sud bolivien, sont à couper le souffle (ou bien serait-ce l’altitude?). Cela ne rend jamais aussi bien en photo qu’en réalité… Un régal “for your eyes only“. En revanche, on a appris hier soir que l’accès au sommet relève de l’alpinisme et non de la rando… Aucune mention de cela sur les articles et les guides consultés… un peu déçus. Mais l’accès au cratère à 5200m reste possible. On s’en contentera! La partie au-dessus de 4700m rappellera des souvenirs (cf. article Parinacota), avec la fameuse technique “un-pas-en-avant-deux-pas-en-arrière“. Un gros tas de sable/caillasse comme on les aime… On arrive tout juste au 5200 que ça devient tout noir derrière le sommet, il y a un truc pas beau qui se prépare… On prend nos photos (les contrastes avec les nuages sont saisissants), et on dévale le tas de sable (500m de descente dré dans l’pentu, faisant corps avec la montagne qui descend avec toi…). On a bien fait de dégager, ça commence à toner sévère. On n’en mènera pas trop large sous l’orage, en descendant au plus loin des crêtes jusqu’à Coquesa. Niveau timing (dans nos recherches, on a trouvé en 5h et 10h pour l’aller-retour, paye ta fourchette), la montée s’est faite en un peu moins de cinq heures et il fallait compter deux grosses heures de descente.


Dimanche 5h, c’est la bonne, aujourd’hui, on rentre à la maison! Fin des vacances… enfin presque! Départ 6h, une fois de plus, le soleil illumine déjà le paysage. Tout est tranquille dans le village, sauf quatre vélos qui descendent sur le Salar. Deux sont lourdement chargés, en partance pour le sud, on y reviendra. Pour Laure et moi, c’est le sac léger qu’on fonce (après quelques photos souvenirs) plein sud, 40 bornes, jusqu’à l’île aux cactus, la Isla Incahuasi. Vers 15h, il y aura une cinquantaine de 4×4 armés de touristes qui débarqueront pour la visite. En attendant, il est 9h, et le calme est bien agréable pour la séance shooting cactus. 10h, on n’est pas d’là, il reste de la route, le gros morceau, 60 kilomètres cap plein est pour rejoindre l’hôtel de sel historique. Tout droit, tout plat, et un p’tit vent dans l’dos (et ça, ça fait plaisir!). La roulabilité est variable (un peu tap’cul diront certains). C’est encore loin ? T’es sûr que c’est par là ? Du plat, du plat et encore du plat, rien à l’horizon, que des îles qui, dans un mirage, paraissent flotter en l’air. Idem pour les quelques 4×4 croisés, un petit point noir volant, avant finalement de retoucher terre. La chaleur se fait sentir, on est bien dans l’désert. Le tube de crème solaire ne sera pas en reste aujourd’hui. On finit par toucher au but, 13h, on est à l’hôtel, défendu par une armée de 4×4, garés là pour le déjeuner. On va faire la même. Notre premier coin d’ombre depuis le départ ce matin, bonheur! Le plus gros est derrière, il ne reste plus que 15 bornes de sel/piste pour rejoindre Colchani, puis 25 bornes de route type billard/fournaise pour Uyuni.


La boucle est bouclée, on l’a fait! 140km au compteur, le GPS donne 50m de D+, on cherche encore ou il les a trouvés. Ce soir, on rentre à La Paz, demain, on reprend, micro-boulot-dodo. Mais pas pour longtemps, c’est promis!