Samaipata – Rest in the highlands

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Beaucoup y sont passés, certains y sont restés. Nous aussi, on y serait bien resté, mais il y avait boulot lundi (enfin mardi, on se comprend). A 2h du route à Santa-Cruz, Samaipata est à Santa-Cruz ce que Coroico est à La Paz: un échappatoire aux klaxons et à la pollution citadine. Un lieu calme, zen, bobo, ou beaucoup y ont trouvé leur énergie positive. Un lieu d'”artisanat” en tous genres.

Samaipata est connu pour son fort. On est allé faire un tour, c’est tout en haut d’une colline, dans le brouillard (m’enfin, il parait que c’est pas toujours dans le brouillard). Pour les points de vue sur les environs, heureusement qu’il y avait les photos sur les panneaux! Bref, ça a fini par se dégager quelques minutes, juste le temps de mesurer la grandeur de ce fort, taillé à même la roche du sommet de la colline. Point un peu décevant, on n’en sait pas grand chose. Manque de financements pour approfondir les recherches… Le président actuel a gentillement renvoyé les équipes de chercheurs internationales chez eux lors de son arrivée au pouvoir (Tiwanaku comme Samaipata). Point (un peu) positif, on peut laisser libre court à son imagination.

Mais Samaipata, c’est aussi une des portes d’entrée du Parque Nacional Amboro. Cette partie du parc, entre 1500 et 2000m d’altitude, est appelé “bosquet andin”. Ce n’est pas encore la forêt vierge, mais on s’en rapproche. On a fait la balade classique à touristes, mais avec un super guide. (On recommande Samaipata Tours): On est allé voir les fougères géantes. Espèce endémique du coin, datant du Jurrasique, les dinosaures de la flore en quelque sorte. Petit tour de 4 heures en pleine forêt. Ambiance brume, l’humidité a fait sauter le compteur, mais on s’y plait vite. Le guide nous vend des incursions sur plusieurs jours, à la machette et à la tente. Ça donne envie… Jusqu’à la traversée sud-nord du parc, 15 jours en autonomie, à la merci des jaguars (m’enfin, surtout des moustiques).

Samaipata, un lieu de détente pour les Cruzenos (ceux de Santa-Cruz). Dans la définition de détente dans la bourgeoisie bolivienne, il faut qu’il y ait de l’eau, des cascades en bonus. Samaipata n’échappe pas à la règle. Quelques 20 bornes en contrebas du village, un oasis à base de sable, de vasques et de cascades, et une grande pelouse pour se poser. Là on est dans le cadre bolivien du week-end par excellence! En plus ce dimanche matin là, on n’y a pas croisé grand monde. Une cascade pour nous tous seuls! Le pied (dans l’eau)!


Au retour, on n’a pas pu s’empêcher de faire un crochet (il se mérite, c’est tout en haut du bled) par le vignoble et la Bodega 1850. Vin local relativement rare de part sa quantité restreinte. On est allé le trouver à la source (enfin, au tonneau quoi). La dégustation sur leur terrasse (photo en tête d’article) nous a réconcilié avec le vin bolivien, après l’échec de Tarija. Là on a parlé bon vin, on était seuls avec l’employée. Petit traitement de faveur… La descente en vélo au village s’annonçait difficile… mais on s’en est bravement sorti intacts.

Lundi, fin du week-end (ben quoi ?), il fallait rentrer sur La Paz et être à l’heure au boulot mardi matin… On avait deux choix: redescendre à Santa-Cruz, et se poser 16-18h dans un bus cama tout confort pour La Paz, ou bien la jouer locale, et prendre le taxi partagé jusqu’à Mairana de bonne heure, puis le bus “local” jusqu’à Cochabamba, puis un bus de nuit pour La Paz. C’était trop tentant. Donc! Départ 7h en colectivo, 8h, on débarque à Mairana et on arrive au bus. Trop tard pour faire demi-tour… Bienvenue à bord du Magic’bus, version 4×4… Mes collègues m’avaient répété que cette partie de “route” était longue, sinueuse et boueuse. On allait voir ça vite fait… Enfin, on a eu le temps d’admirer le paysage, jusqu’aux fleurs du bord de route à la vitesse à laquelle on allait. En version courte, 10h de bus pour moins de 300 bornes, des bouts de route emportés par les dernières pluies, une route à flanc de “falaise friable”, un bout de route fermé qui nous a valu 1h de détour par les chemins de campagne, des grands moments lors des croisements avec d’autres bus… Mais nous sommes arrivés sains et saufs vers 18h à Cochabamba. Les derniers kilomètres jusqu’à La Paz nous ont paru d’une monotonie et un manque d’imprévu terrible.