San Pedro de Atacama

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Upside-down: Le salar de l’Atacama innondé

Directement après le Carnaval de Oruro, je suis parti en solo pour deux semaines de vacances en Mochilero (comprenez, mode escargot, avec la maison sur le dos) dans le nord du Chili (jusqu’à Santiago, 2000km, pas en marchant).

Un changement de bus à Iquique de quelques heures, m’a permis d’avoir un aperçu très rapide de la ville. L’arrivée “sur” la ville est le plus fantastique. Des heures de poussière et de sable à perte de vue, bienvenue dans le désert de l’Atacama, mon “compagnon” de ces deux prochaines semaines. Puis tout à coup, la mer, touuuut en bas, et le désert laisse place à une dernière dune de sable (la transition est toute relative), et la route descend en chute libre, suspendue dans la dune, jusqu’à la ville, au bord de la mer, bien moins aride que le désert 10 minutes au-dessus. Océan d’un côté, immense dune de sable de l’autre, le cadre est posé. Dimanche soir, les plages sont aux familles, et aux surfs, en nombre dans la région. Et à moi pour mon repas du soir, devant un beau coucher de soleil sur l’océan Pacifique, avant de reprendre le bus. Direction, San Pedro de Atacama, dans les montagnes!

Arrivée en lundi fin de matinée, après un changement un peu compliqué à Calama (qui pour le coup, à 4h du mat, inspire vachement moins confiance que Iquique…). Le village est minuscule, piéton, et se résume à un quadrillage de rues en terre et de petites maisons toutes jolies fonctionnant au choix comme: agence de tourisme, restaurant ou hôtel… Le bled est littéralement envahi de touristes, allant d’agence en agence pour chercher le meilleur prix sur les mêmes excursions. Ça grouille! Mais pas un Chilien à l’horizon… Bienvenue à Gringo-landia! Il a tellement plu dans le coin la semaine dernière que la plupart des routes d’accès aux sites d’intérêt sont impraticables… Mais ils annoncent le retour du beau pour demain. ça tombe bien!

Mardi matin, on sort la tête de la tente, fait beau, je traîne pas! Sac lourd comme une enclume, check! Eau et bouffe en suffisance pour 2 jours, check! Location du VTT (29 pouces, ils font dans le luxe ici!), check! 10h, c’est parti pour l’aventure! Direction le sud, passage au pied de l’ALMA (“l’âme” en espagnol), le nouveau joujou de l’ESO depuis 2013. Les visites sont blindées des mois à l’avance. Pas eu de chance pour cette fois. Hop, il reste de la route, direction la Laguna Chaxas et le salar de l’Atacama et ses flamants roses. Bon, j’apprendrai à mes dépends que la définition chilienne de “salar” n’est pas la même que la bolivienne… Il s’agit d’un champ de patate avec une espèce de terre saturée en sel, retournée dans tous les sens. Déçu! Les lagunes en revanche sont sympa, avec les reflets des nuages à la surface de l’eau. L’heure en revanche (15h, plein soleil qui tape bien fort) n’était pas optimale… L’idée de base était de camper sur le parking de la réserve de la Laguna Chaxas, mais même en demandant gentillement, la réponse des gardiens de la CONAF (aussi aimables que nos chers agents ONF en France…) était sans appel… “NON”! C’est sûr qu’une tente doit détruire bien plus l’écosystème que les bus full-tourismo qui débarquent toute la journée… bref! Cap au nord, sur mes traces du jour, en s’avançant sur l’étape de demain. 16h, le vent se lève, petit coup d’œil dans le rétro… va faire tout noir!!! Faut trouver qqch, rapidement! Les rafales de vent m’accompagneront, de face, évidemment, jusqu’à un petit coin repéré à l’aller ce matin, à côté de l’entrée de l’ALMA, un petit coin de foret avec des tables à pique nique. Parfait! 100km au compteur, les fesses encore plus en “W” que la normale (foutue selle de compet), s’en est bon pour aujourd’hui! Dodo!

Après une bonne nuit, je repars pour la Laguna Cejar de bon matin. Une bonne heure de route et piste plus tard (je bénis le 29″), arrivée à un petit lac d’une transparence cristalline, avec une eau saturée en sel, relativement chaude. La pause baignade est la bienvenue. En plus, impossible de couler! Même les pieds ne restent pas au fond. Bon par contre ça gratte bien quand on sort… Une fois bien grattérincé, une tentative vaine vers le sud sur une piste “fermée” pour aller vers les Ojos del Salar (les yeux du salar). Echec, même en vélo, enlisé jusqu’au moyeu… Chat passe pas! Quand c’est fermé, c’est fermé! Retour San Pedro tranquillement, p’tite sieste, en attendant le coucher de soleil.


La valle de la Luna, “The” classique de San Pedro… Que je n’ai failli pas voir… En effet, si la route est ouverte jusqu’au coucher du soleil (20h environ), les vélos n’y ont plus le droit d’accès après 18h (CONAF-inside… des vedettes). Bref, garer le vélo en bas, trouver une voiture qui y monte pour squatter et tomber sur un photographe pro super cool qui vient présenter son film au festival de film de montagne de San Pedro (Si si, il existe) qui a lieu le lendemain, check! J’aurai finalement pas tout perdu. Il connaît bien les lieux en plus. On arrive en haut de la vallée sur les chapeaux de roues pour les derniers rayons de soleil, au fond, un ciel noir menaçant, et là, un petit arc-en-ciel qui se fait un shooting photo. Des couleurs rouge feu, contrastant avec le noir des nuages à l’arrière, plus le sel blanc resortant de terre. Un grand moment, qui ne dure guère. Dernier rayon de soleil parti, les gardes parc font la ronde, et nous invitent à sortir. Fin du film, rideau!

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La vallée de la lune

Jeudi matin 4h, j’me réveille comme une fleur… Direction l’autre aimant à touriste: Les Geysers d’El Tatio, 3ème champ au geysers du monde, de part sa taille (10% des geysers de la planète, derrière Yellowstone et ses 50%…). La météo n’aide pas trop, il fait gris, mais le site est impressionnant, le champ doit s’étaler sur 10km² (avec autant de bus que de geysers). Ça gargouille, ça pulse, ça bubulle, ça fredonne, ça gronde et ça fume de toute part. Après un petit déj bien apprécié et un plongeon (pour les motivés) dans la marre aux canards vasque d’eau chaude pour gringo, et on attaque le retour. On en profite pour découvrir ce qu’on a traversé de nuit, un paysage typé Altiplano (les Geysers sont à 4000m d’altitude). Vigognes, lamas (en empanada), flamants roses, oiseaux d’eau en tout genre. Retour sur San Pedro vers 12h. Excursion sympa, et agence obligée pour les sans-voitures. Aprem zen. Soirée bien plaisante au festival de film de montagne. Pas de grosse affluence, mais une belle découverte des spots “outdoor” du Chili. Ça fait rêver… et deux semaines ne suffiront pas…


Réveil vendredi matin, le soleil n’est toujours pas sorti (il sort vers 8h là bas, en plein été… Un vrai flemmard!). Pas un nuage! Today is the day… du départ… M’enfin, j’en profite pour un dernier petit footing aux premières lueurs du jour, la chaîne de volcans à la frontière bolivienne/argentine dans le dos s’illuminant tout doucement, direction la vallée de la mort, et sa dune de sable géante! Un spectacle grandiose juste pour mes yeux, seul à monde (les Chiliens ne sont pas des matinaux non plus). Des formations de roche/sable déformé par les pluies dans tous les sens. Au milieu, la dune! C’était trop tentant… devinez par ou c’est la descente!

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Banzaï!

12h, départ pour Antofagasta. Tchao tchao San Pedro, tant de choses à faire par ici…

Note: Le film présenté par Christian au festival (timelapses, 5 minutes, grandiose), est disponible ici.