L’Evo bolivien

Edit: Cet article est dans les cartons depuis longtemps, mais le personnage concerné étant tellement haut en couleur, que la selection des exemples a été extrêmement difficile. La liste n’est donc pas exhaustive… loin de là. 

L’Evo bolivien… Certains y liront un’v’, d’autres un ‘g’, les boliviens n’y verront eux pas de différence entre les deux.

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NB: Pour les éloges sur le personnage, prière de vous référer à sa page Wikipédia.

Juan Evo Morales Ayma de son petit nom, ancien syndicaliste des cultivateurs de coca et originaire de l’Altiplano, accède au pouvoir en 2005, en tant que premier président  de la république de Bolivie (à l’époque) à s’affirmer d’origine amérindienne.
Lors de son premier mandat, il change la constitution du pays en le renommant État Plurinational de Bolivie, en reconnaissance aux 37 ethnies présentes sur le territoire. Les plus représentées étant les Quechuas (vallées et sud de l’Altiplano), et les Aymaras (Altiplano).

Réélu en 2009 (à 64%), son dernier mandat normalement puisque la constitution n’autorise que 2 mandats. Ah bah non, en fait, comme la constitution a changé, c’est plus le même pays, alors ça compte pas. Bref, en 2014,  le voilà reparti pour un troisième (enfin second de l’État plurinational de ville, on se comprend). Pour ne pas perdre de temps, dès 2016, il organise un référendum pour savoir si le peuple l’autorise a un quatrième mandat (enfin, 3ème… ). Ce référendum sera l’occasion de repeindre le pays entier en vert MAS (le nom de son parti politique), à grand coup de “EVO SI” , ou bien au contraire de “EVO NO” dans les villes, les campagnes, le long des routes, … Partout! Référendum ou le “non” prévaudra de peu, en partie dû à un scandale de pseudo-enfant caché. Affaire qui s’avérera infondée par la suite, à grand renfort de test ADN et médiatisée sous forme d’un feuilleton télévisé digne des feux de l’amour…. Pas de panique, Evo prévoit un nouveau référendum en 2017… Des fois que les gens aient changé d’avis.

Président contesté de par le niveau de corruption: affaire récente du crash de l’avion LAMIA 2933, les contrats signés avec les chinois sur les mines d’or, ou sur les projets BTP (oui, il y un pont Beijing à Cochabamba…) par l’intermédiaire de son ex-compagne, la Zapata (la même avec laquelle il aurait eu un enfant caché… Petit monde !).

Le réseau routier se construit suivant des priorités intéressantes : des routes désertes en Amazonie desservant le Brésil ont vu le jour très rapidement (Chiquitania, San Ignacio de Velasco, …), alors que des routes surchargés aux sorties d’El Alto vers le Pérou sont en travaux depuis des années sans avancées notoires, transformant le voyage à Copacabana en un chemin de croix, à travers les ruelles terreuses d’El Alto… C’est sûr que la cocaïne s’exporte moins bien vers le Pérou que vers le Brésil…

Ego Evo Morales, la figure de cet homme se retrouve placardée partout à travers le pays, non pas à la mode far west, avec un “WANTED” sous sa photo, mais avec un magnifique “Évo cumple“… “, ou “Evo réalise pour vous pauvres mortels“… . À chaque projet public, route, réseau d’eau. … un grand panneau avec sa photo ou son nom (hé, c’est qui qui paye ? C’est qui le chef ici ?) pour dire que l’EvoEtat investit ici.


Evo auto proclamé homme du peuple. Evo le sauveur au service du peuple…. Certaines régions délaissées comme Santa Cruz ne s’y retrouvent plus.

Mais quelles alternatives existe t il ? 2020 nous le dira, à moins que le référendum de 2017, ou celui de 2018, au pire celui de 2019 (ou autre astuce politique) ne lui permette de brider un 4ème (enfin un 3ème quoi) mandat…

PS: Ca ne rentrait plus dans l’article, mais un musée à son effigie (avec ses premières chaussures de foot, émotions émotions…) a ouvert ses portes dans son village natal, à Orinoca (600 âmes). Sept millions de dollars US pour sa construction… Je vous laisse deviner d’où vient l’argent… (non, pas du Dakar).

mudeeEvo
Evolandia…7M$, dernier coup d’éclat à son actif!