Toro-toro – Au bon’ère des dinosaures

Pour cette 2ème semaine bolivienne, départ mardi matin tôt en direction de Toro-toro, un parc naturel situé à l’est de La Paz. La ville dort encore. Montée sur l’Altiplano où je découvre l’étendue d’El Alto, la banlieue pauvre de La Paz. Des maisons inachevées à perte de vue et à part d’axe principal, les rues sont en terre battue. Les gens vivent misérablement et dans une poussière omniprésente. L’axe principal étant bloqué par des manifestants, nous empruntons des axes secondaires. Par manifestants, il faut entendre 5-6 personnes dont des Cholitas (femmes en habits traditionnels) qui bloquent le passage. Le plus courant étant de mettre des pierres ou un tas de terre pour barrer la route. Les blocages sont très courants ici, les motifs variant en fonction des jours et des humeurs. La traversée d’El Alto est une vraie épreuve. Le GPS est bien utile ! El Alto n’est pas particulièrement accueillant. Il est fréquent de voir aux coins de rues un épouvantail pendu sur lequel il est inscrit que toute personne étrangère au quartier sera pendue ou brûlée.

Une fois sortis de là, l’Altiplano s’étend à perte de vue. Des paysages arides avec au loin, lorsque le temps le permet, les sommets enneigés de la Cordillère Royale. La météo assez changeante offre de jolis contrastes. Après 5 heures de route, descente sur Cochabamba.
Ce trajet est l’occasion de me familiariser avec la conduite bolivienne, notamment avec les méthodes de dépassement sur route sinueuse. Les dépassements en Bolivie sont basés sur une méthode statistique partant du postulat qu’il y a peu de trafic sur les routes donc qu’à l’instant « t » ça devrait passer même s’il n’y a pas de visibilité (double 6 gagnant !). En complément, le signe de croix avant les descentes ou au passage d’oratoires permet de piper un peu les statistiques et donc augmenter les chances de s’en sortir. Toujours est-il qu’il n’est pas rare de se retrouver à 3 véhicules côte à côte ou de se retrouver en sortie de virage avec un véhicule (camion, bus, …) à contresens. J’en ai tiré mes conclusions, le mieux est de faire une courte nuit la veille de longs trajets et de dormir profondément pendant ! On est beaucoup plus serein !!

Après Cochabamba, fini avec la route goudronnée, 100 km de chemin pavé nous attendent. La route longe une vallée, une vraie oasis avec de nombreuses petites fermes relativement isolées. L’endroit est splendide, surtout avec les lumières de fin de journée. La vallée nous mène au bout du bout du monde, à Toro-toro, un chouette coin !
Les trois attractions principales du parc sont le grand canyon, avec au passage diverses empreintes de dinosaures (incroyable !), la Ciudad des Itas et une grotte. La Ciudad des Itas est une vaste zone aux formations rocheuses variées. Des grottes, des demoiselles coiffées, des rochers aux formes surprenantes, …. crapahuter dans cette zone est génial !

Après ces deux super journées, il n’y a plus qu’à rejoindre La Paz. L’objectif est de rejoindre Cochabamba en minibus et de prendre le bus de nuit jusqu’à La Paz. Lieu, horaires, … je n’ai même pas un guide touristique pour les infos pratiques. A voir comment les choses s’enchaînent car ici, il ne faut pas être pressé. Le minibus de Toro-toro pour Cochabamba part quand il est plein ! Après 1h30 d’attente nous partons enfin, à 17h30. Il y a environ 5h de route. Ça risque d’être tendu pour le bus de nuit. On verra bien ! Et je ne suis pas la seule gringo dans le minibus, il y a aussi un mexicain et une américaine, tous deux super sympa. Au pire, on passera la soirée ensemble sur Cochabamba. Au mieux, retour vendredi matin à La Paz !