Mururata – ’cause it’s a long way to the top

Après le but (échec) du week-end précédent, il fallait assurer ce coup-ci! Du coup, direction l’emblématique Mururata, le fameux sommet décapité par l’Illimani. On s’y est mis à 4 cette fois ci, avec mon coloc, un Américain et une Allemande. On avait même monté la bouteille de rouge pour l’occasion. Faut pas se laisser intimider par les 5900m et les 6km de glacier qui nous attendent le dimanche. Pour le coup, cette sortie, elle est bien préparée. 3 semaines qu’on parle d’y monter. On est prêt. 3h de marche d’approche le samedi avec des sacs lourds comme des enclumes. Fin d’aprem, révision des manips de corde sur glacier, utilisation du matos… 18h, le soleil a foutu le camp, ça caille dur, on se fait vite la popote et on fonce dans les duvets. Faut pas déconner, le réveil est à 3h! Au petit matin, on sort les yeux de la tente. Il y a déjà une dizaine de frontale sur le glacier… les bougres, ils sont bien partis vers 1h du mat’ eux.. Quelle idée… sauf que eux, ils sont avec un guide, alors ça me met le doute quand même sur notre calcul d’horaire. On ne traîne pas, on s’équipe, et on file. Le temps d’arriver au pied du glacier, on découvre un deuxième groupe de 10 plus haut déjà aussi… Grrrr, une foutue autoroute ce truc. Qu’a cela ne tienne, on récupère le premier groupe rapidement, des touristes (mouahahah). Le groupe doublé, les remarques désagréables du guide les accompagnant oubliées, on arrive au meilleur moment, nuit noir, des crevasses partout. un labyrinthe géant. On reste bien dans les traces du premier groupe, et tout se passe bien. On fini par revoir le groupe de tête vers 8h, de loin, au col sous le sommet. On les y rejoint une heure plus tard. Qu’est ce qu’il est long ce foutu glacier… interminable! Mais tellement beau avec le lever de soleil. Certains sont dans le dur, mais personne n’abdique. Arrivée au col, l’autre groupe est à bout, au soleil en train de récupérer des forces. Ils ne feront pas le sommet aujourd’hui. Plus de jus dans le moteur… On échange quelques mots, on reste chauds, et on file droit vers les derniers 100m pour se faire ce maudit sommet. Nous serons seuls là haut, aucun des 2 autres groupes ne nous rejoindra. Petite satisfaction personnelle. 10h, les nuages se pointent au loin, c’est l’heure de filer. 4h de descente, nous revoilà à la tente. Bain de soleil, puis encore 2h pour retrouver notre chauffeur Don Jorge préféré qui nous ramène à La Paz, la radio à fond relatant en direct la finale de la coupe d’Europe de foot. Ça tombe bien qu’il n’y ai rien à fêter, on ne ferra pas long feu ce soir…

Prochaine étape, la plaine de Santa Cruz et la frontière brésilienne la semaine prochaine, pour le boulot. Dur dur la vie…