Paint it white (and blue)

I see a red cottage and I want it painted white
No colors anymore I want them to turn white
…(© The Rolling Stones, ou presque)

Après la tempête de neige de jeudi/vendredi dernier, on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose de stupide, genre partir un week-end entier en rando pour barboter dans la neige. C’est bien ce qui s’est passé. Le qui (Hadrien & moi), quand (demain/après-demain), (Askersund), comment (Skis, Raquettes, Pieds) se sont décidés vendredi après-midi dans l’urgence, le doute et l’approximation, le pourquoi est toujours en suspens.

Réveil matin 5h samedi matin, on se réveille comme des fleurs (ou pas), train jusqu’à Skövde, puis bus jusqu’à Karlsborg. 7 minutes de changement, évidement, ça ne pouvait pas marcher. Nous voilà donc bloqués dans la gare de Skövde pour 2h30, avant le prochain bus. Il est donc 13h quand on attaque les 30 bornes de rando. Pour palier au temps perdu, on fait du stop. Et c’est pas le sport national en Suède. Mais une jeune fini par s’arrêter, sympa, et nous fait monter, c’est parti pour 10 bornes. C’est toujours ça de moins à marcher. Qui dit 2 jours de tempête de neige, dit 20 cm de neige fraîche au sol. Mais dit aussi 2 jours d’un ciel bleu post tempête digne de la côte d’azur au mois de juillet. Que du bonheur. Pour la température en revanche, il faudra repasser cet été. On fait la trace sur les sentiers. C’est magnifique. Quelques traces d’élan ci et là, aussi grandes que les nôtres, inquiétant… Le problème, c’est qu’il faut même faire la trace sur les routes dans la neige fraîche, et cela nous ralenti bien plus que prévu. Les 8 derniers kilomètres se feront dans la nuit et le froid. Au milieu de nul part, sensation étrange.

On arrive au « village ». On nous avait prévenu, personne n’habite là en hiver, même l’auberge de jeunesse est fermée. Mais comme leur central de réservation s’est raté, ils ont fait le nécessaire pour nous accueillir quand même. Ils ont déblayé l’accès aux bâtiments principaux. Ils ont même allumé les lampadaires. Recherche de la clé dans une boîte quelque part dans le village, avec les explications approximatives reçues en anglais au téléphone la veille. On fini par trouver. On rentre dans la maison, c’est chauffé, génial, il commençait vraiment à faire froid dans la nuit dehors. C’est tout confort, manque juste l’eau qu’il faut chercher aux toilettes. On se pose, on attaque le repas. Il fait frais quand même. En fait, on fini par trouver un thermomètre qui nous indique -14°C dehors, et 3°C dedans. C’est donc pour ça qu’on avait un peu froid même dedans… Qu’importe, on est claqués. 21H, couvre feu.

Réveil glacial le lendemain (0°C à l’intérieur), je ne vous dis pas l’état du Nutella. Et c’est pas non plus très drôle de faire la vaisselle. 10H, on repart pour 32 autres kilomètres de marche, pour rallier Åskersund. Les 15 premiers kilomètres alternent entre route forestière dégagée ou non, et sentiers. Top, avec le soleil toujours bien au rendez-vous. Ensuite, ça se complique, la route qu’on est censés longer est en fait une 4 voies. Pas question, on tente une autre route qui, à cause des cartes foireuses, nous emportera un peu trop loin. Du coup, pour les 7 derniers kilomètres, c’est tenter le stop (qui ne marchera pas cette fois-ci), tout en longeant dans le bas-côté cette maudite grande route pleine de camions. De nuit en prime. Pas très drôle comme fin. On arrive tout de même avec 1h d’avance pour le bus, juste le temps d’aller se faire une bonne pizzeria dans le bled. 23H, retour maison. Ça fait du bien.

Ces 50 kilomètres nous ont bien achevés quand même. Mais des belles images plein la tête. Prêts à repartir le week-end prochain. Mais moins à l’arrache, pitié!