Kungsleden 2011 (3/3): Blanc, c’est un mot qu’on dirait inventé pour … ça!

Au réveil, la météo n’a pas changé. Couvert et un vent d’enfer (bizarre, ça rime). On avait envisagé un chemin un peu détourné surement plus pittoresque la veille, mais on va finalement rester dans le classique. L’étape est courte, heureusement. 15Km environ. On prend donc notre temps avant de partir. L’un d’entre nous a eu la mauvaise idée de nous proposer pour la corvée d’eau. Très mauvaise idée… « Vous suivez les piquets rouges, c’est en contre-bas, sur la rivière, à 500m »… 500m avec un bidon de 50L, les ingénieurs ont réfléchi, ce n’est pas possible de porter. Le coefficient de frottement dynamique plastique-neige étant assez faible, on attaque la méthode du « toutou ». On accroche le bidon à une corde, et de l’autre côté, le chien. Je vous laisse deviner qui à fait le chien…

Le trou pour l’eau est assez profond, la glace a pris un peu dans le fond, faut casser comme on peut. L’eau gèle instantanément sur nos gants et dans l’entonnoir, le bouchant toutes les 30 secondes. Le vent est de plus en plus fort. On finit par remplir ce bidon et on rentre au chalet sous les applaudissements d’un couple anglais resté bien au chaud. Il est 9h, nous sommes déjà achevés !

Aujourd’hui, petite lueur d’espoir : le vent sera de dos. Après une courte montée, avalée dans l’échauffement, un faux-plat descendant de quelques kilomètres, nous arrivons dans une vallée assez encaissée, avec de belles falaises de part et d’autre. Franchement, par beau temps, il paraît que c’est pas trop mal comme vue.

Pour éviter de manger en plein vent dans le froid, nous avons décidé de boucler l’étape au plus vite, et de manger au « chalet » suivant, le Kebnekaise, au pied du-dit sommet. De toute façon, on n’avait pas vraiment envie de s’arrêter pour manger. La fin de l’étape relèvera plus d’une épreuve de patin à glace en pente que de ski. Plus de neige. Que de la glace, parfois bien bleue. Accroche zéro ! La chute fait mal. Le vent nous empêche même de nous arrêter, poussant toujours droit dans la pente. On rattrape des gens partis un peu plus tôt le matin. Arrivée 13h. Repas, repos, sauna, douche. Ce n’est plus un chalet dans lequel nous arrivons, il s’agit plus d’un hôtel, avec des navettes en moto-neige pour les touristes non-équipés jusqu’à Nikkaluokta (notre terminus). Grâce au « SuperBonus » (étudiant + membres STF), on a même le droit au buffet petit déjeuner le lendemain matin. Ils l’ont regretté, nous, pas.

Dans la soirée, notre dernier espoir pour le Kebnekaise s’effondre lorsque un guide nous explique qu’avec la neige fraiche, le vent, et sans ARVA, c’est un peu trop risqué. Tant pis, on ira faire notre balade plus bas. Nous partons donc le lendemain matin tôt (moins de vent que l’après-midi, comme depuis le début de la semaine). Montée raide, droit dans la pente entre les cailloux. On s’élève de la vallée, la vue est encore à peu près dégagée. Nous verrons lors de cette balade nos premiers (et derniers) rennes. Plusieurs troupeaux. Moyennement farouches. C’est rigolo comme bestiole. D’après le Suédois rencontré dans le train du retour, c’est surtout «stupid». Retour de la balade. Repas, repos, sauna, douche (comment ça on a déjà fait ça hier ?).

On repartira le lendemain matin tôt pour Nikkaluokta, pour être sur d’avoir notre bus à 16h30. L’étape est longue, mais se fait très rapidement, les montagnes s’amenuisent peu à peu, la forêt est de retour Ça sent la fin. On arrive bien plus tôt que prévu (12h), ce qui nous laisse le temps de faire plein de photos (chiens de traîneau, scooter, église lapone, croix rouges, …) et de dire adieu à nos chaussures/skis, qui repartiront direction Abisko. Le trajet en bus nous offre le premier couché de soleil digne de ce nom…La météo est annoncée meilleure dans les jours à venir. Petite pensée pour Nicolas qui fait le même trajet 4 jours derrière nous. Il va se faire plaisir.

Changement à Kiruna pour le train, avec un petit sprint pour aller se chercher un truc à manger. Le train du retour (18h officiellement, plus de 20h au final) nous permettra de faire connaissance d’un Suédois bien sympathique, qui nous a offert une bière à chacun, et qui nous à beaucoup parlé du nord de la Suède (La nature, les animaux, la chasse, les entreprises, et j’en passe…). Encore une fois, le train passe relativement rapidement.

Arrivée à Stockholm à 12h. Ouille, ça court partout, il y a plein de gens, plein de bruit… Pfff, on était mieux là bas !

Conclusion : Un super semaine, qui aurait pu être parfaite avec un peu plus de soleil, moins de vent et une petite aurore boréale. Merci BenJ pour le matos. Merci à Cyril et Hadrien, sacrée semaine avec vous deux !