Jämtland

Le mois de Juillet en Suède est le summum de la procrastination d’un point de vue professionnel. Tout le monde est en vacances, personne ne répond… Bref, il était temps que j’y aille aussi. Et c’est accompagné de Baptiste que je suis parti pour ces montagnes suédoises, dans la région du Jämtland plus précisément.

C’est parti, vendredi soir, pour une nuit de train en compartiment grilloir couchette, direction le nord. Le programme, 3 jours de marche en autonomie (tente, pack-anti glagla, …).

Jour 1 :
On débarque samedi matin 7h pas bien frais à Undersåker, où on attend notre correspondance bus pour Vålådalen fjällstation, là où les vraies montagnes commencent. On regarde la carte, c’est où qu’on va ? On refait les sacs tout bien, certains essayent même de se faire un café soluble avec l’eau chaude des toilettes (non, je ne donnerai pas les noms)… 9h, c’est parti pour la pampa, le retour du chemin de croix (oui, il fallait que je la place une fois dans l’article), et on remonte sur les planches.


Premier arrêt, Stensdalen, pour la pause midi, sous une fine pluie. On repart le baume au cœur, le gardien du refuge nous a promis le soleil. Il finit effectivement par arriver, et c’est vachement plus sympa tout de suite.


18h, après 30 bornes, on arrive aux Gåsenstugorna. On dormira là, sous la super nouvelle tente, dans le super sac de couchage, tous deux achetés pour l’occasion.

Jour 2 :
La journée s’annonce excellente, avec le soleil qui perce la tente au petit matin (même en pleine nuit, ben il fait pô nuit la bas…). La pluie de la nuit à été chassé par le vent, qui ne nous quittera plus du voyage. On attaque guilleret la descente… sur le mauvais chemin ! Bien les orienteurs ! M’enfin, on y laisse pas grand-chose, puisqu’on est dans les steppes. En coupant on trouvera les premières traces de rennes (un bois). On en retrouvera un autre encore plus tard. Il fera un effet terrible sur ma cheminée dans ma hutte à Stockholm (Oh wait!). Au bas de la descente, il faut passer la rivière, il y a marqué un passage sur la carte (notez passage, pas pont… subtile nuance). C’est le moment de se jeter à l’eau, et de faire connaissance avec les premiers moustiques, venus en force pour nous accueillir.


Le mauvais temps fini par arriver, et nous finirons la journée sous la pluie, heureusement illuminée par de nouvelles rencontres.

Les rennes!
Les rennes!

Pause de midi à la cabane Gamla Sylen, et puis à fond les ballons vers une autre (Enkälen), ou nous passerons la nuit au sec, en entendant les rafales de vents et les trombes de flotte tomber dehors. Notre réchaud nous lâchera là, la faute à une mauvaise essence surement (l’enquête n’est toujours pas close).Bilan de la journée, 22km.

Jour 3 :
Le réveil sonne, il est 7h, c’est la tempête dehors, pluie vent, les sommets dans les nuages. Plus d’eau chaude pour le thé/café/muesli… A la dure ! On met tout ce qui craint dans trois sachets plastiques, tout ce qui tient chaud sur nous, et nous voilà parti comme des esquimaux. En fait, le temps ne va faire que s’améliorer, et après un autre passage à gué (ils veillent vraiment à ce qu’on reste éveillé en marchant, et ça marche pas trop mal), le soleil se tente une percée. On attaque ZE côte, presque 400 mètres, youhou ! Toujours les pieds dans les marais cependant. 12h, l’heure d’alléger une dernière fois les sacs, bien au chaud dans la cabane Snasahögarna (peut-être 5°C dans la cabane). Mais les montagnes devant nous continuent de se dégager, et le sommet (Snasahögarna Stornasen) tant convoité se découvre complètement. Ni une ni deux, on cache les sacs sous une grosse pierre, et on monte en découdre, façon bien bourrin. Rien à dire, ça valait le coup !


Descente sur les chapeaux de roues, et retour sur le plancher des vaches les planches. Une petite baignade pour bien rincer toute la saleté, qui n’enlèvera cependant pas l’odeur à nos chaussures, et nous voilà rendu à la gare d’Enafors (4 maisons, cherchez pas sur la carte, mais le train de Stockholm s’y arrête).


Pour l’histoire, on est arrivé 15 minutes avant l’averse du siècle, secs et heureux. Bilan du 3ème jour, 26 km et pas mal de déniv. Les jambes se font sentir (oui oui, comme les chaussures), et le repos de la gare fait du bien. Retour Stockholm 6h mardi matin, direct au boulot… Duuuur ! Vivement qu’on reparte !