Pequeño Alpamayo (vu par Rémi)

Sur suggestion de Pierre, voici un article où je m’efforce de décrire (aussi subjectivement que possible) notre expédition dans la Cordillère Royale du 5-6 mai 2017 : direction le massif du Condoriri pour s’attaquer au Pequeño Alpamayo!

Après avoir clapoté dans la forêt amazonienne, crapahuté dans les nuages et sous les arcs-en-ciel près de Sorata, puis laissé Fabien et JM à leur triste sort de vacanciers sur le retour, le temps est venu de finaliser le programme de cette dernière semaine en Bolivie.
Nous avions fini par accepter que le projet initial, le Nevado Sajama (point culminant de la Bolivie du haut de ses 6542 mètres), ne serait pas accessible car trop difficile au vu de notre condition physique et de l’enneigement du moment. Qu’à cela ne tienne, les alentours de La Paz regorgent de sommets pour l’apprenti andiniste en mal d’exercice. Pierre et Laure ont jeté leur dévolu sur deux objectifs successifs : le Jathi Khollu, et le Pequeño Alpamayo. Pour ma part, j’ai choisi de faire l’impasse sur l’un des deux, préférant filer pour une escapade sur le lac Titicaca. Trois jours plus tard, nous voici de retour à La Paz, pour préparer la sortie Pequeño Alpamayo. Laure ayant accumulé de nombreux jours (ou plutôt de nombreuses semaines en fait?!?) à un rythme éfréné, elle choisira finalement de ne pas nous accompagner. Après un petit tour à Base Camp pour louer l’équipement manquant, à savoir des chaussures d’alpinisme à mon pied, les derniers préparatifs sont réglés : vérification météo, achat de semoule et de biscuits, et surtout arrangement avec le chauffeur pour le lendemain. Nous profitons également de la fin d’après-midi pour réviser le mouflage, technique utilisée sur glacier pour hisser une personne hors d’une crevasse. Cet exercice improvisé, réalisé en conditions quasi-réelles (enfin… au milieu du salon avec des chaises comme victime et ancrage quoi) amusera d’ailleurs beaucoup Laure. Pour notre défense, le salon était lui-même situé à 3600 mètres d’altitude, froid, et avec vue sur l’Illimani enneigé : à part les rideaux d’un goût discutable et les murs oranges, la ressemblance avec un vrai glacier était à s’y méprendre.

Le vendredi matin, nous voici Pierre et moi au pied de l’immeuble, sacs au dos, en attente de Don Jorge notre chauffeur. Soudain, parmi les hurlements des moteurs montant à grand peine la côte voisine, surgit un véhicule d’une espèce que je croyais définitivement éteinte depuis les années 80: une Lada 4×4 blanche flambant neuve en parfait état de marche, qui ronronne littéralement d’envie de nous emmener à destination.
Une fois à bord, le style de conduite de Don Jorge commence à s’esquisser : un style haut dans les tours (4000 à 5000 tr/min à chaque passage de la première d’après le bruit et le compte-tour qui, curieusement, fonctionne), et un style direct qui ne refuse pas la pente ou les raccourcis par de petites pistes en terre pour s’éviter les ennuyeux lacets de la route. Sortis de La Paz puis d’El Alto, nous rejoignons la route principale qui s’avèrera ne pas être le terrain de prédilection de notre Lada qui, malgré ses vaillants hurlements, s’en tient à une vitesse de croisière modeste. Environ une heure après le départ nous quittons ladite route pour retrouver des pistes plus rustiques filant droit vers la Cordillera Real, pour lesquelles le recours au 4×4 commence à prendre son sens. Les sommets de la cordillère s’approchent peu à peu alors que nous nous éloignons des zones urbanisées. De part et d’autre de la route se trouvent maintenant de grandes prairies, puis une vallée parsemée maisons en pierre sèche, visiblement dépourvues d’électricité et d’eau courante, dont les habitants semblent vivre de l’élevage de lamas et de leurs cultures. Le trajet sera l’occasion pour Don Jorge de nous donner un petit aperçu des capacités de franchissement de son carrosse, dont il ne doute visiblement pas du tout. Après une trentaine de kilomètres de piste (ou de champ lorsqu’un camion bloque la piste), nous arrivons au point de dépose: départ de notre marche vers le camp de base. Le rendez-vous pour le lendemain est fixé avec Don Jorge à 13h à Tuni, petit village situé en contrebas dont l’accès est censé être plus facile pour les véhicules. Don Jorge nous informe qu’il prévoit d’arriver un peu en avance pour nous récupérer.
Pierre et moi reprenons les sacs et entamons la (courte) marche qui nous sépare du camp, au bord de la Laguna Chiar Khota. Deux à trois heures plus tard, nous découvrons la zone de bivouac qui s’avère extrêmement confortable : grands espaces plats pour la tente, tuyau acheminant de l’eau, et même des toilettes dans des cabanes en pierre sèche à proximité d’un refuge en construction. Les rochers environnants grouillent de viscachas (étrange intermédiaire entre un écureuil, un lapin et une marmotte). Le camp est également occupé par plusieurs tentes dont certaines très grandes, appartiennent à ce qui s’avère être une école de guides installée depuis quelques jours, pour rayonner depuis ce point dans tout le massif du Condoriri. L’endroit propose également un point de vue incroyable sur tout ce magnifique massif : les ailes et la tête du Condoriri surplombent notre emplacement, et le fond de vallée nous donne une vision sur notre itinéraire à venir : le glacier montant vers le Pico Tarija, que nous devons gravir et franchir pour atteindre l’arrête finale du Pequeño Alpamayo. Même à cette distance, nous pouvons voir que l’itinéraire est bien tracé, ce qui nous évitera d’hésiter sur la direction.

Glacier menant au Pico Tarija vu depuis le campement
Glacier menant au Pico Tarija vu depuis le campement
Une fois la tente montée, nous prenons une pause déjeuner (le trio gagnant pain/avocat/fromage), puis décidons de partir en reconnaissance au pied du glacier. Le sentier entre le camp et le glacier ne présente pas de difficulté, mais permet néanmoins de nous rassurer sur notre état de forme malgré l’altitude qui avoisine alors les 4800 mètres (enfin… comprenez MON état de forme : il était globalement acquis dès le départ que Pierre ne serait pas l’élément limitant de la cordée 🙂 ). Bonne nouvelle : l’altitude ne semble pas poser de grosse difficulté à ce stade. Quelques lamas plus tard, nous sommes de retour à la tente et nous préparons un maté de coca, pendant que le soleil joue à cache-cache avec les nuages et finit par disparaître derrière la montagne, ne laissant plus aucune chance de réchauffement même temporaire. Compte tenu de l’heure de départ du lendemain et du vent froid qui balaye la zone, nous ne tardons pas à préparer le repas : une délicieuse popote de semoule cuite dans la soupe à la tomate, avec le reste du fromage du déjeuner. Malheureusement, la mode bolivienne veut que la semoule se trouve uniquement sous forme fine, qui s’avère un peu “compacte” à la dégustation. Soyons positifs : elle doit probablement bien tenir au corps! Le repas terminé, il est temps de se réfugier dans la tente et de songer à dormir en faisant semblant d’ignorer qu’il est 19h. Le réveil est fixé à 2h20, savant compromis entre l’envie de dormir et la nécessité de partir tôt pour maximiser les chances d’arriver en haut tout en assurant une descente en toute sécurité avant le réchauffement de la neige.

Comme prévu, s’endormir à 19h n’est pas chose facile, et la “nuit” sera entrecoupée de nombreux réveils pour ma part : déphasage, lumière ambiante constante liée à la lune et aux glaciers environnants, aboiements d’un mystérieux chien de passage dont nous ne saurons pas d’où il venait ni ou il est allé… Et fatalement le réveil a fini par sonner. Le temps d’avaler un thé (opportunément préparé la veille et tout chaud dans le thermos), quelques biscuits, et de revêtir toutes les couches en prévision du froid, il est 3h du matin : l’heure du départ.
Nous ré-empruntons alors le sentier menant au glacier, à la lueur des frontales cette fois, en sachant que c’est là-bas que les choses sérieuses commenceraient. D’ailleurs, nous apercevons au loin au pied du glacier deux spots lumineux, indiquant que nous ne serons pas seuls à tenter l’ascension. Arrivés sur place, nous découvrons effectivement une autre cordée partie plus tôt : deux mexicains, un guide et son client, qui nous confirment monter au Pequeño Alpamayo. Tandis qu’ils se mettent en route sur la neige, Pierre et moi nous équipons à notre tour : casque, baudrier, encordement, piolet, crampons. Cette fois c’est parti : nous commençons la progression sur le glacier en suivant les nombreuses traces. Rapidement, les empreintes se diversifient entre celles de descente (droit dans la pente), ou d’autres plus ou moins raides pour la montée. Confiants, nous choisissons un itinéraire relativement direct. L’ensemble du tracé est recouvert de neige, qui s’enfonce légèrement sous les pieds mais procure ainsi une bonne accroche. Après quelque temps de progession, à une centaine de mètres sur notre droite, nous voyons les faisceaux lumineux des mexicains. Ceux-ci ont visiblement choisi un itinéraire plus progressif, moins physique mais plus long. En ce qui concerne notre cordée, le moral est au beau fixe : nous sommes motivés et plutôt en forme moyennant quelques courtes pauses régulièrement. La nuit est claire, et tout en restant vigilants sur là où nous mettons nos pieds et sur l’encordement, nous pouvons admirer un nombre d’étoile tel qu’on n’en trouve que dans les endroits les plus reculés. Quelques étoiles filantes sont aussi de la partie, et l’ambiance silencieuse de la nuit sur le glacier dont les paillettes de glace reflètent les lumières des étoiles et des frontales s’avère incroyable. Alors oui, on s’est levés à 2h du mat’ dans le froid pour se trainer à bout de souffle et tout arnachés dans un environnement farci de crevasses, mais là on y est, c’est terriblement beau, et à ce moment là on réalise la chance qu’on a de vivre des choses comme ça! Je précise que pour ma part, c’est ma première en alpinisme et je n’avais auparavant jamais tenu un piolet ou des crampons ailleurs qu’à Décathlon, donc forcément cette expérience a un côté exceptionnel. Pierre n’a peut-être pas le même ressenti à ce moment précis (qui sait s’il n’est pas en train de se dire qu’il traine un novice qui risque de tomber et l’entraîner dans sa chute, de nuit, dans un environnement farci de crevasses avec le plus dur qui reste à venir?). Et à force d’admirer le paysage, de souffler et respirer comme on peut, de choisir la trace qui nous va bien et de réfléchir à ne pas se prendre les crampons dans le pantalon, nous progressons! Nos amis mexicains sont maintenant loin derrière, et de fait nous sommes plutôt en avance sur notre timing prévisionnel. L’itinéraire nous fait alors slalomer entre de belles crevasses ouvertes, pour rejoindre la crète qui mène au Pico Tarija. Encore un effort, et nous y sommes : 5300 mètres tout de même! Le temps de récupérer un peu de souffle, de s’habituer à la présence de vide sur les côtés, (sans aucune difficulté, mais mieux vaut ne pas trébucher quand même), et nous pouvons nous intéresser aux deux aspects remarquables de cet endroit. D’une part notre objectif est maintenant en vue (et quelle vue! même si le jour n’est pas encore levé), d’autre part la route qui y mène est aussi en vue, à commencer par une descente de quelques dizaines de mètres, moitié rocher/moitié neige, qu’il va falloir désescalader à la frontale avant de s’attaquer au Pequeño Alpamayo lui-même.
La descente se fait lentement et prudemment : ma confiance personnelle dans l’adhérence du métal des crampons sur la roche est assez limitée pour le moment (même si en pratique il faut reconnaitre que ça tient très bien). Mais nous arrivons au pied de cette pente, prêts à nous engager sur la dernière partie menant au sommet. Là encore, nous longeons une crète et contournons d’impressionnantes crevasses, heureusement franchissables, pour atteindre l’arrête finale. L’itinéraire prend alors une inclinaison de 45-50° le long de l’arrête, avec une crevasse en contrebas. Cette partie devient plus technique (au moins pour un débutant comme moi), et la chute n’est pas envisageable.

Selfie depuis le sommet du Pequeño Alpamayo, sur fond de Huayna Potosi
Selfie depuis le sommet du Pequeño Alpamayo, sur fond de Huayna Potosi
C’est donc sur la pointe des crampons et avec l’aide bienvenue d’un piolet bien ancré à chaque pas que nous atteignons finalement la “cima”. Il est environ 7h, et la lumière du jour est désormais installée même si le Soleil reste masqué par un impressionnant nuage qui recouvre l’amazonie au loin. De là, nous voyons les rayons du soleil venir illuminer le haut du Huayna Potosi voisin. Le ciel dégagé côté altiplano nous permet même d’apercevoir le lointain Nevado Sajama. Le timing nous permet de faire une confortable pause, avec du thé et des biscuits. Il n’en fallait pas moins avant d’attaquer sereinement la descente (enfin sereinement… en théorie). Quelques photos et quarante minutes plus tard, il est de fait temps de redescendre. C’est face à la paroi, et à grand renfort de piolet que je descendrai l’arrête. Pierre, plus à l’aise sur ses crampons, s’autorise une progression majoritairement face à la pente (du coup, par comparaison, je me traine). Une fois passée l’arrête, nous croisons la cordée mexicaine qui entend bien monter au sommet, quitte à poser un rappel sur pieu pour descendre si la neige s’est réchauffé d’ici là.

Vue depuis le Pico Tarija. Le Pequeño Alpamayo? Tu descends droit dans les rochers, tu longes l'arrête sans tomber dans les crevasses, et c'est là...
Vue depuis le Pico Tarija. Le Pequeño Alpamayo? Tu descends droit dans les rochers, tu longes l’arrête sans tomber dans les crevasses, et c’est là…

Pierre et moi attaquons alors la remontée au Pico Tarija. Celle-ci se révèle un peu plus difficile que prévu, pas techniquement : réescalader en plein jour ne pose pas de problème, mais la fatigue commence à se faire sentir. C’est aussi l’occasion de se retourner pour profiter une dernière fois de la magnifique vue sur le Pequeño Alpamayo, maintenant parfaitement éclairé. Vient alors le moment de redescendre pour de bon le glacier. La bonne neige et la gravité facilitent grandement cette étape et nous descendons très vite : droit dans la pente avec quelques passages où nous pouvons même courir dans la neige qui s’est assouplie depuis notre montée. Une descente très ludique! Arrivés en bas, nous rangeons l’équipement et retrouvons le petit sentier et la saine stabilité du plancher des lamas. De retour au camp, nous constatons avec satisfaction que nos affaires sont toujours là. Un petit thé, quelques biscuits (quoi, ce n’est que le 3e petit dej! On est capables de beaucoup plus si besoin), et une bonne pause plus tard, nous levons le camp tandis que l’école de guides commence à replier également. Nos amis mexicains n’étant pas encore rentrés malgré la journée qui avance, nous prévenons malgré tout les guides qu’il reste des personnes en haut avant de partir. Quant à nous, une vérification GPS nous a démontré que la distance à parcourir jusqu’à Tuni s’élève à 9 km, nous estimions plutôt ça a 4-5 km et ne devons donc pas traîner. Il est 11h lorsque entamons la marche, le timing est bon. Le chemin jusqu’à Tuni ne présente pas de difficulté, mais paraît très long après les efforts du matin. Quelques lamas et alpacas paissent le long de notre itinéraire, tous plus craintifs les uns que les autres malgré leurs coiffures de punks. Nous approchons du lac de Tuni et de son barrage, et longeons un petit canal qui longe le sentier en direction du lac. Chose curieuse: le sentier donne indiscutablement l’impression de monter doucement, mais l’eau n’a pas l’air de s’en apercevoir et s’obstine à s’écouler vers ce qui semble être le haut… L’illusion d’optique sur la pente est bluffante (ou alors l’écoulement de l’eau dans l’hémisphère sud réserve encore plus de surprises que le coup du sens de rotation dans les toilettes qui, d’ailleurs, semble être une vaste supercherie). Après avoir contourné le lac, Pierre et moi rejoignons le point de rendez-vous au village de Tuni. Il est 12h45 et nous avons hâte de poser nos sacs et nos fesses dans la voiture !
Seulement pour l’instant, le lieu est désert. Pas une Lada, pas un PMU, pas une salteña, RIEN ! Dans un sens nous sommes en avance, donc nous attendons. 13h… 13h10… 13h20… Ça devient bizarre… Ahhhhh la silhouette d’un 4×4 blanc apparaît à l’horizon, il ne doit pas y en avoir des milliers à cet endroit à cette heure là… Il s’approche, silencieusement (VRAIMENT bizarre), et non, ce n’est pas pour nous: bien trop moderne cette voiture ! Le conducteur s’arrête pour lire un panneau puis reprend sa route alors que nous commençons à nous inquiéter de la suite du programme. Il faut dire que la route principale se situe à plus de 20 km, et le réseau téléphonique aussi… En soi rien de dramatique, mais les moyens de communication et de locomotion semblent limités dans le coin, et j’ai un avion pour la France tôt le lendemain, sans compter que Pierre et Laure doivent finaliser les derniers préparatifs pour leur départ de La Paz également prévu le lendemain. Nous passons en revue différentes hypothèses qui pourraient expliquer l’absence de Don Jorge: mauvaise compréhension sur le lieu de rdv, choix d’une route impraticable (Don Jorge avait évoqué l’idée de venir par une route en contrebas du Huayna Potosi, possiblement encore enneigée…). Et alors que nous commençons à réfléchir sérieusement à un plan B (il est maintenant 13h45), notre regard tombe sur un 4×4 blanc en partie haute du village, absent quelques minutes auparavant, mais à côté duquel se dessine sans l’ombre d’un doute la silhouette de notre chauffeur parfait! Nous rejoignons ce dernier qui glisse immédiatement qu’il est un peu en avance par rapport à l’heure “convenue” de 14h… Nous ne saurons jamais s’il avait réellement retenu 14h ou si c’etait une manière de nier son retard pour éviter toute justification ou négociation du tarif. Néanmoins, nous avons maintenant une voiture. Dernier détail à régler: la barrière servant à réguler la traversée du village est fermée, et même si un habitant est censé être parti à moto chercher la clé, il y a visiblement un doute sur le fait qu’il revienne réellement. Don Jorge démarre malgré tout, et à notre interrogation quant à sa stratégie il répond simplement: “hay una otra salida”. Rapidement la route se sépare en deux: à gauche le village avec la fameuse barrière fermée, et à droite la piste longeant le lac. Mais c’est tout droit que notre chauffeur lance la Lada, dans des traces qui ont effectivement déjà vu le passage de véhicules, mais vraisemblablement pas souvent ! Rapidement, nous nous retrouvons au milieu de la colline face à une pente herbeuse plutôt raide. Don Jorge nous propose alors de descendre de la voiture pour ce passage. Pas fous, nous acceptons et nous décalons immédiatement pour ne pas nous récolter un 4×4 sur la tête. La voiture descend pourtant joyeusement et sans accroc (la scène à des airs de “La petite maison dans la prairie”, jouée par une Lada). Nous remontons à bord et assistons à une démonstration de franchissement d’obstacles divers par Don Jorge qui se joue du terrain pourtant très accidenté avec des trajectoires bien choisies, des prises d’élan adéquates et des passages tout en douceur ou en puissance. Et moi qui en partant avais peur que la voiture nous lâche, elle cachait en réalité de formidables ressources! Nous rejoignons finalement la véritable piste, bien plus praticable. La distance parcourue sur celle-ci avant de rejoindre la route ou même de capter un réseau téléphonique confirme que l’arrivée même tardive de Don Jorge nous a enlevé une belle épine du pied!
La suite se révèlera bien moins riche en rebondissements: retour paisible à la route principale qui nous ramènera à El Alto puis La Paz, où nous rejoignons Laure et débriefons nos aventures respectives de ces deux jours.
Encore une belle expérience, et une nouvelle illustration qu’en Bolivie il faut s’attendre à un certain nombre de surprises mais autant rester confiants : non seulement on s’arrange, mais ça fait tout le piquant qui rend ces souvenirs inoubliables !
Alors, qui vient la prochaine fois?

Ca, c'est une Lada Niva 4x4
Ca, c’est une Lada Niva 4×4